Chili: Le désert d'Atacama

Publié le par stefgobet

De l'autre côté des Andes:

IMGP3070600 Km nous séparent de San Pedro de Atacama au Chili. On est très impatient de découvrir ce village de 2000 habitants qui est apparemment un incontournable du nord Chilien. Et puis on était resté sur un super souvenir de Valparaiso et des chiliens, aussi on est tout content en ce jours de départ à Purmamarca, d'autant qu'on nous a dit que le passage du paso de Jama à la frontière réserve des paysage d'une grande beauté. On ne sait pas encore qu'on va mettre 3 jours pour rejoindre l'autre côté des Andes... Le premier jours ne donne en effet rien et on avance pas d'un pouce. Le deuxième jours, un type sympa nous prend pour qu'on le maintienne éveillé car il n'a pas dormi de la nuit... On découvre les paysages désolés de cette partie des andes et on visite avec lui las Salinas Grandes, un désert de sel qui offre des décors incroyables, prétexte à une scéance de photos bien marrantes. Malheureusement il nous laisse 160km avant la frontière à Susques, un village paumé au milieu de nulle part ou seul la présence de la douane pour les camions maintient un peu de vie. Gaston un jeune de 15 ans nous tient compagnie pendant que l'on fait du stop, frigorifiés par lIMGP3047es forts vents qui soufflent ici, heureusement il y a le maté pour réchauffer le ventre... Une nuit à Susques, une journée de plus à attendre le pouce levé voir défiler les camions provenant pour la plupart du paraguay (pas cool les routiers paraguayen...) pour finalement être pris par un routier Brésilien au moment où on commençait à désesperer de passer une nuit de plus ici. Il parle un espagnol approximatif et met tout le temps la musique très fort ce qui fait qu'on se concentre plus sur les paysages fantastiques de lagunes salées, de volcans enneigés et de vastes étendues désertiques. On arrive de nuit à San Pedro (enfin!) et les formalités douanières se révèlent légères par rapport à ce qu'on connaissait du Chili, le tout sur un fond de musique reggea, ça s'annonce plutôt bien tout ça...

 

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Désillusion:

Tout contents, on s'engouffre dans le coeur du village et on se rend vite compte de quelque chose d'étrange alors que l'on cherche à acheter à manger, le village est une longue succession de la même séquence: Agence proposant IMGP3072excursions dans les alentours et le désert, change, restaurant, hostal, agence, magasin de souvenirs, cyber avec connexion haut débit etc... Des types vous abordent  toutes les 5 min pour vous proposer un hébergement (ils restent cons quand on leur dit qu'on va monter la tente...), il y a plus d'européens ici que de locaux. Je ne parle même pas des prix qui atteignent des sommets (souvent deux à trois fois plus cher que l'autre côté de la frontière). Bref on ne s'attendait pas à ça et c'est un peu dépités qu'on se dirige à la recherche d'un endroit pour dormir un peu à l'écart. En chemin une dame s'aperçoit que l'on est un peu paumés et nous demande ce que l'on cherche, ce à quoi on répond un endroit pour monter notre tente. IMGP3078Fidèle à la tradition d'accueil des chiliens, elle nous propose de monter la tente dans son jardin: Royal! Le lendemain, elle rigole de voir avec quelle fascination on regarde le paysage incroyable de plateaux désertiques et de volcans qui se déroule devant nos yeux. Elle nous indique un endroit tranquille pour dormir avec de l'eau (bien très précieux ici) à disposition. Elle ne nous rassure pas sur les prix que l'on pensait être un peu plus bas en sortant du centre du village: On est dans un désert ici et ça se paye, il faut acheminer les denrées depuis le centre du chili à plus de 1800km... On met une journée complète à halluciner sur les prix et on commence à se dire que l'on ne va pas traîner ici d'autant que tout ce qui peux se faire aux alentours est payant. Un défilé folklorique de toute beauté nous remonte le moral et Acier, un basque rencontré  le soir dans un hostel nous redonne un peu de baume au coeur: ça fait un mois qu'il est là et a réussi (avec quand même beaucoup de chance...) à gravir plusieurs volcans et rester quelques jours au pied des lagunes boliviennes pour beaucoup, beaucoup moins cher que ce que proposent les agences. il est donc possible de faire des choses sans débourser tout son argent, il suffit d'être un peu malin. On établi donc notre programme: sur les conseils d'acier, on visite la vallée de la lune et je me prépare pour gravir mon premier volcan!

 

Le désert le plus aride de la planète:

IMGP3109A cheval sur l'argentine, le chili, la bolivie et le pérou, le désert d'atacama est à la fois le plus sec et le plus haut du monde puisque plusieurs volcans en son sein culminent à plus de 6500m... La partie appelée "vallée de la lune" fait partie de la cordillière de sel et est considéré comme un des endroits les plus inhospitaliers de la planète. La conjonction du climat (en hiver il fait facile 30deg et le soleil fait déjà mal, je vous laisse imaginer en été...), des faibles précipitations (environ deux fois par ans) et du sol imprégné de sel fait qu'il n'y a absolument AUCUNE vie possible, ni végétale, ni animale. Il en résulte un décor lunaire impressionnant que les autorités locales se sont empressées de faire payer pour avoir le droit de le visiter. Evidemment, on passe une nouvelle fois outre ce principe qui empèche les populations locales de profiter de ce qui se trouve sur leur sol IMGP3095(15000 pesos chiliens pour visiter les lagunes boliviennes, seuls les Européens ou les chiliens friqués peuvent se payer ce luxe) et fait que le gouvernement s'en met plein les poches (en France, tous les parcs nationaux sont gratuits). Sabrina qui voit le désert pour la première fois est éblouie (dans les deux sens du terme car elle n'a pas pris ses lunettes de soleil...) par la beauté de ces paysages qui produisent sur l'âme humaine (enfin pour le moins les nôtres) cette fascination que j'avais déjà connu avec le désert du Sahara au Maroc. Malgré le détour que l'on fait pour ne pas payer, un type nous repère et nous dit de retourner sur le chemin car on ne peux marcher que sur celui-ci. Mais il ne vérifie pas si l'on a payé l'entrée, aussi tout contents, on continu d'avancer dans ce décor incroyable. Comme il ya beaucoup de monde pour profiter du coucher du soleil (de toute beauté), IMGP3113on se cache dans une anfractuosité de la roche pour échapper aux regards et monter las tente sous une nuit étoilée comme il y en a peu dans le monde. Le ciel du nord du Chili est  un des plus pur qui soit et ce n'est pas pour rien que le télescope terrestre le plus puissant de la planète se trouve à quelques kilomètres d'ici. On passe une nuit et un lever de soleil magique avec le sentiment d'être absolument seuls au monde. Le lendemain, alors qu'on tente de sortir de la réserve, un 4X4 des guardes nous repère, s'arrête et nous demande les billets d'entrée. On se fait passer pour deux imbéciles qui viennent d'arriver et qui ne savaient pas qu'il fallait payer... je ne pense pas qu'ils nous croient mais ils nous laissent repartir et nous demandeent seulement de quitter le parc. Cette fois pas besoin de faire un détour pour éviter l'entrée. De retour à San Pedro, on se renseigne pour voir s'il y a moyen de ne pas payer l'entrée du parc des lagunes en Bolivie et on nous conseille d'acheter les guardes avec un poulet et une bouteille de vin... C'est pas gagné. Aussi je me prépare pour faire le cerro Toco le lendemain: Sabrina aurait aimé m'accompagné mais elle n'a aucune fringue de montagne aussi elle reste à l'auberge pour m'attendre.

 

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 Au fond à droite, le volcan Licancabur

 

L'ascencion du cerro Toco:

IMGP31318h00: J'attends devant le bureau de l'agence de voyage que le minibus m'emmène à la limite avec la Bolivie, au pied du cerro Toco, un volcan éteint depuis longtemps et le plus accessible du coin. Avec ses 5600m, c'est loin d'être le plus haut mais le Licancabur (5917m) est difficile d'accès côté chilien et côté Bolivien, le guide prend 100US$... Aussi sur les conseils d'Acier, je m'arrange avec le chauffeur pour qu'il me dépose un peu avant la frontière, au début de la piste qui mène au cerro (l'ascencion se fait dans la journée et le trajet en minibus coûte 6Eur)

9h00: Après les formalités administratives et être monté de plus de 2000m en 30min, le chauffeur me laisse au début de la piste. Comme il ne passe qu'une fois par jour, je me prépare à passer une nuit à 4400m (je vais pouvoir vérifier si mon sac de couchage est vraiement fait pour dormir à -20deg...) et il me dit qu'il m'attendra le lendemain au même endroit. Je m'engage donc sur la piste qui trace à travers le plateau andin. Derrière moi le cône parfait du IMGP3143Licancabur se dessine et un peu plus loin, quelques lamas paissent tranquillement des touffes d'herbes jaune, rare végétation qui survit dans cet environnement hostile. Il fait frais à cette altitude mais il n'y a pas un nuage. Il n'est pas très impressionnnant ce Toco et n'a absolument pas la forme d'un volcan mais je me rend vite compte que l'altitude rend mes efforts de plus en plus pénibles au fur et à mesure que j'avance. Vers 11h, un vent terrible se lève et passé la barre des 5300m, je commence vraiment à lutter: le souffle me manque et je réalise que passer de 2400m à 5300 en 3h c'est pas très prudent... mais le décor grandiose vaut toutes les souffrances: a droite la vallée de San Pedro, le salar et les lagunes turquoises ou marine, à gauche la Bolivie et une tripotée de sommets volcaniques et la laguna blanca que je commence à deviner. Les derniers mètres sont un calvaire, j'ai mal au crâne et je m'arrête tous les 10 pas pour reprendre mon souffle.

14h00: Arrivé au sommet, grisé par l'altitude, la fatigue et la joie, je me met à rire tout seul sans pouvoir m'arrêter: Putain ça y est, j'y suis! Scéance photo puis je ne m'attarde pas trop car le mal de crâne me tenaille et la meilleure façon de le stopper c'est de redescendre le plus vite possible. Par chance, au bout d'une heure de descente, un 4X4 IMGP3148s'arrête et se propose de me redescendre jusqu'à San Pedro ce que j'accepte sans rechigner, pas déçu d'échapper à la nuit en tente avec ce vent.

16h00: Le mal de tête disparu, je sirote tranquillement un maté au soleil de la terrasse de l'auberge. Sabrina pousse un cri de joie en me voyant, elle ne m'attendait que le lendemain et se demande comment j'ai fait pour aller ausi vite. J'apprend avec étonnement et un peu de tristesse que l'argentine à perdu 4 à 1 contre l'allemagne: fini l'aventure du Maradonna sélectioneur.

Deux conclusions à cette aventure:

1. Evidemment j'ai envie de tenter un +6000m (on verra en Bolivie)

2. La prochaine fois je prévoierai une journée `d'adaptation à 4500m...

Voilà pour les noticias.

NB: â l'heure ou je vous parle, il neige dans le nord argentin ce qui n'était pas arrivé depuis 7 ans... et Sabrina a trouvé du boulot!

Hasta luego!

 

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La vue depuis le sommet

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T
<br /> bonjour Steph , je te souhaite un très joyeux anniversaire<br /> bonne continuation et éclate toi<br /> bisous<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Salut therese,<br /> <br /> <br /> Merci beaucoup, ça fait plaisir d'aussi loin... Gros bisous<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Non, ta question n'est pas idiote!!je peux te dire que c'est dur de se replonger dans "la réalité" d'autant que comme tu le sais on ne devait pas rentrer si tôt..bref,les infos, les factures,la<br /> routine et surtout,surtout!!les mêmes paysages et les mêmes têtes,encore on à la chance de ne pas reprendre le travail..enfin, je ne sais pas finalement si c'est une chance...donc..BON COURAGE si<br /> tu penses rentrer bientôt! demande à Valéry,il "cafarde".Bisous à + alors profites.Monique<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Salut Steph, oui tu nous fait rêver avec tes commentaires, d'autant que ça éveille en moi des souvenirs puisqu'il y à 4 mois j'étais dans ce merveilleux décor qu'est la vallée de la lune. Tu<br /> abordes la Bolivie et tu vas en prendre aussi plein les yeux profites en, qué la vaya bien, suerte!!! Monique<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Salut Monique!<br /> <br /> <br /> Alors coment ça se passe le retour en france? Je sais que c'est stupide comme question mais ça m'intrigue. biz<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Bonjour Steph,<br /> Comme il fait très chaud à Priay, j'en profite pour prendre connaissance de ton blog, notamment en ce qui concerne le nord de l'Argentine. Les paysages sont grandioses ; mais il manque à mon goût,<br /> un peu de verdure. Je vois que tu te débrouilles bien sur ce territoire inconnu. Bonne continuation à vous deux.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Salut Papa!<br /> <br /> <br /> Il doit faire vraiment très chaud pour que tu te mettes sur un ordinateur... Super content que tu ai laissé un comentaire. Gros bisous<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Salut Stéph! Merci de nous faire partager ton périple sud-américain....c'est super sympa de pouvoir suivre tes aventures à distance et ca nous permet de voyager par procuration, en attendant les<br /> prochaines vacances et le prochain voyage! Merci mille fois et profites-en à fond! Bises. Ta cousine Patricia.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Salut Patricia!<br /> <br /> <br /> J'espère que ça t'a donné l'envie de le voir en vrai, c'est tellement facile de voyager dans cette région du monde. Gros bisous<br /> <br /> <br /> <br />