Pérou: Por la Panamericana, quand le désert rencontre l'océan
La Panamericaine:
La Panaméricaine ou Transaméricaine est un réseau de routes et d'autoroutes qui relie l'ensemble des Amériques. Elle fut créée en 1923 à l'Occasion de la cinquième conférence internationale des Etats Américains. Elle s'étend de 24000km à 48000km (suivant l'itinéraire choisi) de prudhoe bay sur la côte nord de l'alaska (plus au nord que le cercle arctique!) à Ushuaia tout au sud de la terre de feu. Elle traverse 14 pays: L'Argentine, le Chili, le Pérou, l'Equateur, la Colombie, le Panama, le Costa Rica, le Salvador, le Nicaragua, le Honduras, le Guatemala, le Mexique, les Etats-Unis et le Canada. Il manque en fait deux tronçons totalisant 87km au Panama et en Colombie mais ils traversent des réserves naturelles de montagne et de jungle très dense ce qui explique que le réseau est incomplet. De même, on ne peux traverser le canal de Panama en voiture, il faut prendre un bateau. Il existe beaucoup de résistances au projet d'unir complètement les Amériques: notemment la volonté du Panama de préserver la jungle tropicale (réserve de la biosphère) et celle des Etats-Unis de se protéger de la fièvre aphteuse. Il ya certainement des dissensions d'ordre Politique et économique également. Il existe un projet qui consiste à unir la Panaméricaine à la Transibérienne en empruntant le détroit de Béring, connectant le continent Américain avec le continent asiatique et Européen: On se prend à rêver devant les dixaines de milliers de km de routes qu'il serait alors possible de parcourir!
Quand le désert rencontre l'océan:
Sur la carte, ça a l'air vraiment tentant: le désert d'Atacama qui s'étend sur tout le nord du Chili et le sud ouest du Pérou, porté par les Andes se jette dans l'océan pacifique sur 1500km de côtes d'une grande beauté. On voulait déjà la faire au Chili alors on se dit que ça serai sympa de faire quelques jours en campant de plage en plage et puis ça nous permet de sortir un peu de la route bien touristique que l'on a choisi: ça nous a souvent apporté des bonnes surprises par le passé! Le paysage des alentours d'Arequipa, déjà très sec est vite mangé par le désert au fur et à mesure que l'on s'approche de l'océan. Il y a néanmoins des oasis de vie dans ce monde minéral, la proximité des Andes permettant à quelques cours d'eau de traverser le désert sans s'assècher. Il naît autour de ces fleuves des vallées irriguées d'un vert intense qui tranche avec le blanc et le rose du sable. On rejoint à la nuit tombée Camaná, le premier village côtier. c'est plutôt une ville qu'un village et la plage est très loin ce qui fait qu'on campe dans un champ. On se réveille le lendemain avec les vaches et quelques paysans qui nous saluent tous, aucun ne nous dit de déguerpir. On profite de la proximité de l'océan pour aller au marché goûter le plat de fruits de mer local, le Cebiche (très piquant mais très bon). Comme en Bolivie, les marchés sont des endroits populaires ou l'on peux manger sain et pas très cher. On se retrouve au beau milieu d'une campagne électorale, les élections municipales et régionales étant le 3 octobre il règne une intense agitation politique dans le pays. Et devinez qui se pointe justement dans le resto: un des candidats en campagne. Il serre des paluches, discute avec les gens, ditribue des stylos et quand il arrive à notre table, il voit bien avec nos blondes têtes de gringos qu'on ne votera pas mais nous donne quand même le dernier stylo. Beau geste, on lui dit qu'on votera pour lui et ça le fait marrer. Les gens ici sont plus détendus et sympathiques que les autres lieux qu'on a fait au Pérou (à part Colca), il n'y a pas ce côté business que l'on trouve dans les lieux touristiques et on discute un bon moment avec une commerçante plus interessée par notre parcours que par ce qu'on veut acheter. Certes il n'y a pas grand chose à faire le soir (on joue pas mal aux dés et je perd TRES souvent!) et la météo n'est pas au rendez-vous mais on aime voir ces rochers et ces dunes tomber dans le pacifique, toujours aussi froid qu'au Chili (pas de baignade donc). Aprés une tentative de stop qui se solde comme en Bolivie par un échec cuisant, on bouge pour un village cette fois qui a choisi la plage comme déchetterie (c'est assez courant et bizarre au pays de la Pachamama, la terre nourricière) donc on ne s'attarde pas mais malheureusement le suivant a eu la même idée de génie. Heureusement la plage est grande et on trouve un joli coin à 20m de la mer pour profiter du soleil qui réapparaît enfin. C'est pas trop la saison et on est les deux seuls touristes à se ballader dans les rues d'Atico. On y passe deux nuits puis on prend de nouveau un bus pour aller jusqu'à Chala où on ne fait que passer malgré une plage tentante, immense et propre. L'idée est d'accélerer un peu le pas car on a une longue route de retour et le Pérou nous coûte relativement cher au final. On arrive donc à Nazca dans l'idée de voir les fameuses lignes gigantesques, énigme des ethnologues, formant des motifs tels que araignées, oiseaux, visibles seulement depuis le ciel. On est vite refroidis par les 50Eur chacun qu'il faut débourser. Nazca n'ayant rien d'autre de très attrayant, on prend donc le car le lendemain pour Cuzco mais ça c'est pour le prochain épisode.
A+