Pérou: Cuzco et le Machu Picchu
El Cuzco:
Les 10 heures de route de Nazca à Cuzco sont sans doute pour nous les plus pénibles de tout le voyage, la route toute en lacets de montagne et le chauffeur qui n'est pas un adepte de la douceur font qu'on est à deux doigts de rendre le dîner et ça dure quasiment jusqu'à Cuzco! Heureusement au petit matin on se distrait avec les magnifiques paysages de la campagne cusqueña, toute d'eucalyptus, de cultures en terrasse bien vertes, de sapins avec en fond de superbes 
sommets enneigés, ça fait plaisir de voir du vert! C'est bien les bus de nuit, ça permet d'économiser une nuit d'hôtel mais bonjour la forme en arrivant, surtout avec un trajet comme celui-ci. On arrive quand même à se traîner jusqu'au marché, passant au préalable par la superbe place d'armes. Cuzco c'est la capitale de l'ancien empire inca puis du vice-royaume d'espagne en Amérique. Déjà habitée 3000ans avant JC, La ville fut en bonne partie détruite par Pizarro en 1534 ce qui fait que la plupart des édifices conservent les fondations de type inca avec les énormes pierres ajustées au millimètre (certaines sont vraiment impressionante, les hauteur varient de 2 rangées à 
plusieurs mètres), le haut des bâtiment étant plus d'inspiration européenne avec murs blanchis à la chaux, balcons en bois sculptés et toits de tuiles (assez rare au Pérou). Le tout possède un charme irrésistible avec ses petites rues toutes pavées, ses nombreuses églises, monastères et cathédrales. On est agréablement surpris par le peu de monde dans les rues, on s'attendait à un déluge de monde dans ce qui est la ville la plus visitée du Pérou. L'hôtel est assez sympa même si on ne peux prendre sa douche que de 4h à 10h du mat' (??!!) et qu'il y a plein de porteños (habitants de Buenos Aires) qui fidèles à leur réputation gueulent tout ce qu'ils peuvent. On y fait la connaissance de Nicolas, un argentin qui voyage depuid deux ans (pffff....) et David, un théologue italien (je crois que c'est la première fois que je rencontre un théologue) avec qui on a des discussions super intéressantes. Le lendemain, on se promène au hasard des rues et Cuzco continue de nous fasciner. Une fois de plus, on passe la case musée (décidement ç'aura été eu voyage bien peu culturel...) et on passe la fin de journée à acheter nos billets pour le Machu Picchu le lendemain et à tenter de faire des fausses cartes d'étudiants (c'est moitié prix le Machu avec ça!) sans succès, on se dit que les photos de la veille sur la carte c'est pas top crédible et puis impossible de les faire plastifier...
Le Machu Picchu:
Il y a deux itinéraires pour aller au Machu Picchu: le plus courant (et le plus court) t'arrache un peu la tête au niveau des prix mais si t'es pas trop pressé, il y a un itinéraire secondaire plus aventureux. Depuis Cuzco, il faut prendre un car jusqu'à Santa Maria (6h, 15 soles soit un peu plus de 4eur) puis un taxi jusqu'à Santa Teresa (1h, 10 soles mais ça dépend de ta faculté de négociation...ah oui, les taxis ne partent que lorqu'ils sont remplis) puis un autre taxi jusqu'à Hidroelectrica (3 soles, là on peux pas négocier). Ames sensibles, s'abstenir, les Péruviens étant des véritables plaies au volant (de ce que j'ai vu, les pires d'amérique latine et c'est pas peu dire...) et les routes frôlant en permanence le précipice. De plus les éboulements de terrain sont monnaie courante par ici du fait de la déclivité et des fortes pluies qui provoquent des crues mangeuses de terrain (j'ai vu beaucoup de maisons à moité dans le vide). Quoi qu'il en soit, les paysages sont superbes et on est content de voir peu à peu les montagnes se couvrir d'une jungle tropicale après des mois passés dans la secheresse des 
Andes. Malheureusement qui dit humidité dit moustiques et ceux du coin sont particulièrement voraces, tout petit donc impossible de les aplatir et ils te font des trous énormes qui te grattent intensément, putain de bestioles! Arrivés à Hidroelectrica, on est tout content de trouver un joli coin de jungle pour monter la tente mais à peine terminé, un gamin nous averti qu'un feu mal maîtrisé est en train de dévorer la montagne. devant l'épaisse fumée qui s'approche, on ne met pas sa parole 
en doute et on démonte tout en quatrième vitesse pour descendre au village. C'est un peu la confusion, on parle d'évacuer le village, tout dépend désormais du vent. De la montagne descend une vision d'apocalypse, toute la cîme brûle et une partie des pentes, vraiment flippant. La seule possibilité est de fuir en train à Aguas Calientes, au pied du Machu, c'est cher (23 soles soit 6.5Eur) mais on ne prend pas trop le temps de réfléchir. Arrivés à Aguas Calientes, il n'y a pas d'autres possibilités que de dormir à quelques dizaines de mètres de la voie ferrée sur laquelle passent des trains toute la nuit, on 
passe donc une nuit cauchemardesque. Le lendemain, les choses ne s'arrangent pas puisqu'on se chope la deuxième intoxication alimentaire du voyage (d'origine indéterminée cette fois) et on passe donc la journée à se reposer au bord du rio, profitant de la vue magnifique sur la forêt, des papillons (il y en a une quantité incroyable), des fleurs et de la paix unique de ce lieu. On comprend pourquoi les incas l'ont choisi pour ériger leur centre culturel, cet endroit dégage quelque chose de mystique avec ses vallées étroites qui ne voient le soleil que quelques heures par jours, cette épaisse forêt tropicale de laquelle s'écoutent d'étranges bruits d'animaux, cette brume permanente causée par l'humidité. Aguas Calientes est assez jolie quoique très touristique et 
comme on se sent déjà mieux, on y reste le temps d'acheter les billet pour la citadelle, vendus à prix d'or (126 soles soit 36eur, il faut dire que c'est le lieu le plus touristique d'amérique latine). Réveil tôt le lendemain pour profiter au maximum de la journée et après seulement 1h d'ascencion sans forcer (je m'imaginai ça beaucoup plus haut), enfin les ruines les plus célèbres du monde! Comme à Cuzco, Il n' y a pas tellement de monde en cette saison et c'est tant mieux, on peux tranquilement déambuler dans ces antiques rues tout en se croyant seuls (bon faut pas rêver non plus, on croise quand même des gens!). En Quechua, "Machu Picchu" signifie "vieille montagne" et cette 
citadelle mythique, redécouverte en 1911 par un américain était habitée en son temps par l'élite des incas, quelques 200 individus qui contrairement à l'image d'épinal ne vivaient nullement isolés du reste du monde bien que pouvant vivre pratiquement en autarcie, les multiples terrasses permettant de cultiver et se nourrir. Le truc de fou c'est qu'il ya 6 siècles alors qu'en Europe on jettait encore les ordures par la fenêtre, cette citée avait l'eau courante dans chacune des maisons, un ingénieux système distribuant l'eau depuis le wayna Picchu un peu plus haut. Bien que partiellement reconstruits, les bâtiments sont remarquablemement conservés avec leurs pierres parfois 
gigantesques venant exclusivement du site. différents styles architecturaux se mèlent, la citadelle ayant évoluée avec les différentes dynasties Incas. Impossible de ne pas penser à "Tintin et le temple du soleil" quand on voit la place centrale, on y imagine tintin et le capitaine haddock sur le bûcher, sûr que Hergé a traîné ses guêtres par ici. Comme on n'a pas pris de guide (merci à gonzalo rencontré dans le car un peu plus tard pour les explications), on fait travailler notre imagination pour essayer de comprendre comment vivaient les 
gens et à quoi servent par exemple ces deux cuvettes taillées dans la pierre, prétextes à des théories farfelues et à de franches rigolades. Bref un lieu vous l'aurez compris incontournable malgré le prix ,qui mérite de se lever tôt pour en profiter toute la journée. Une fois redescendus sur terre, on apprend qu'il y a une grève des transports, prétexte invoqué par quelques chauffeurs de taxi pour gonfler confortablement les prix. Comme on commence à être rodés à toutes ces combines malhonnêtes, on ne se laisse pas faire et on se rend compte qu'il y a quand même des bus qui passent. On arrive assez tard à Cuzco et on a besoin d'une douche alors on s'accorde une nuit de repos. Le lendemain on prend le car pour Puno mais il y a un blocus organisé par les grèvistes. On y apprend que ce n'est nullement une grève des transport mais des manifestations contre la vente d'eau aux Chiliens (les Péruviens et les Chiliens se haïssent). On passe un bon moment dans le bus à attendre qu'ils lèvent le blocus (j'ai pas bien compris pourquoi au final ils laissent passer les véhicules mais bon...) pendant qu'à l'exterieur des ados se baladent armés de frondes chargées de caillasse d'un gabarit effrayant: autant dire qu'on reste bien calfeutrés à l'intérieur du bus. Tout finit par s'arranger et on arrive à la nuit à Puno. On y passe une nuit et le lendemain on se dirige vers la Paz, de retour en Bolivie.
Que le vaya bien
