Adios Argentina, Hola Bolivia!
Back to purmamarca:
Le retour du chili s'avère aussi difficile que l'aller: 2 jours à attendre sous le soleil de plomb de l'atacama, jusqu'à ce qu'un routier chilien veuille bien nous emmnener jusqu'à notre destination finale. Le pauvre est bien fatigué et nous, apeurés par ses fréquentes baisses d'attention, on lui propose plusieurs matés pour le maintenir éveillé. La pause sieste a susques est la bienvenue... La suite du voyage est un peu plus animée et le bougre est ravi de nous faire partager salvador adamo et Joe Dassin en espagnol, bah c'est mieux que le reggeaton... On arrive a Purmamarca peu apres le coucher du soleil. On reprend nos quartiers au camping et Sabrina se met en quete de trouver du travail. Moi j'en profite pour explorer les montagnes envirronantes, toutes plus belles les unes que les autres et absolument vides de monde, du vrai bohneur (quiconque randonne dans les alpes sait de quoi je parle...): il faut dire que les sentiers sont particulierement ténus voir inexistant mais quelle satisfaction de marcher au millieu des Cardón (le cactus local, il peux vivre jusqu'a 1200 ans et grandi de 1m par an) de 5-6m de haut, cerné de nomtagnes aux couleurs imcroyables et avec señor Condor faisant de grand cercles autour de ma tete. Une fois de plus l'appareil photo refuse obstinement de marcher (vive la technologie..), vous ne trouverez donc aucune photos ce qui est bien dommage. Devant le peu de reponses pour le travail de Sabry, on est sur le point de lever le camp pour la Bolivie mais au dernier moment, elle recoit un message d'un resto qui a besoin d'une aide-cuisiniere. C'est payé a coups de lance-pierre mais ca fait toujours un peu de mangos pour la suite du voyage. C'est a peu pres a ce moment la aussi q'une vague de froid polaire s'abat sur l'argentine: un vent glacial du sud apporte avec lui la neige qui saupoudre montagnes et vallées. Les gens n'ont pas vu ca depuis 12 ans ici! Pendant qu'il fait 16deg a Ushuaia (va comprendre...), on se les gelent severe avec -10deg la journée et le matin, on se réveille avec une couche de givre a l'interieur de la tente: la condensation a gelé... Gelées aussi les canalisation ce qui fait qu'il est impossible de prendre une douche pendant 3 jours (bah, on a vu pire...). Heureusement le quatrieme jour tout rentre dans l'ordre et le soleil des tropique refait son apparition avec ce chaud vent du nord qui rend les nuits si douces. On vit vraiment une époque formidable, pendant que ma copine bosse, moi je la coule douce au camping avec Vincent, un francais de la réunion qui vit depuis trois ans en Argentine et les deux Mathias argentins: au programme Aperos au soleil, asados et visite des alentours, trop dure la vie... On se sent bien a Purmamarca et c'est avec regret qu'on se rend compte qu'il est déja temps de mettre le cap sur la Bolivie ou l'on veux voir la fete de la Pachamama. On dit donc adieu a nos amis du camping avant de faire un détour par San Salvador de Jujuy pour acheter un nouvel appareil photo (le troisieme en 7 mois, je doit etre maudit...). La ville s'avere sans grand interet, on fuit donc vers la frontiere pour tenter d'attraper le train qui ne passe que deux fois par semaine.
L'altiplano bolivien en train:
Difficile d'expliquer l'attrait qu'exerce le train sur nous deux: peut-etre le melange de vetusté et de modernite, le coté conquete de nouveaux territoires, le prix bien sur... Au XIXeme siecle et au début du XXeme, le train signifiait la vie pour de nombreux villages quand il n'y avait pas encore de routes. Comme dans beaucoup de pays d'amérique latine, la construction de voies ferrées a correspondu a des besoins etrangers (Espagnols, puis anglais et américains) d'extraire et transporter les ressources naturelles avec toujours plus de voracité. C'est pourquoi le reseau ferré qui a survécu empreinte les anciennes voies reliant les mines d'argent, de plomb, de cuivre, de manganese, d'etain, autant de mineraux qui aurait pu faire de la bolivie un pays tres riche. seulement voila, comme toujours le contact avec l'homme blanc est a sens unique et les retombées économiques, les boliviens ne les ont jamais vues.
"En 1658, pour le corpus christi, les rues de la ville de Potosí furent entierement dépavées pour etre repavée de lingots d'argent, de la place principale jusqu'a l'eglise de Recoletos.(...) Seulement 28 ans apres la découverte fortuite de veines d'argent pur par un indien en 1545, la population de ce village dépassait celle de Rome, Paris, Seville et égalait celle de Londres. En un clin d'oeil, naquit une société riche et désordonnée.(...) A Potosí, l'argent éleva des temples et des palais, des monastéres, donna un motif a la tragédie et a la fete, incendia la convoitise et dechaina le stupre et l'aventure. Avec la bénediction de la sainte eglise et de la couronne d'espagne, huit millions d'indiens ont "participés" a la plus grande accumulation de capital jamais vu dans l'histoire de l'humanité et considérablement accéleré de developpement industriel de l'Europe. (...)N'importe lequel des diamants incrustés dans le bouclier des propriétaitres de mine valait plus que ce qu'un indien pouvait gagner dans toute sa vie. Mais les diamants ne sont pas restés. (...)De nos jours, Potosí est une pauvre ville, de la pauvre Bolivie. Les européens ont tellement creusé les entrailles du riche mont qu'il s'est affaissé de plusieurs metres et il ne reste plus rien qu'un peu d'étain qu'ils avaient laissé de coté et les traces de la splendeur passée."
Extrait de "Les veines ouvertes de l'amerique latine" par Eduardo Galeano"
Aujourd'hui dans les mines de bolivie, on continue á alimenter les hauts niveaux de vie europeens avec des moyens du siecle passé et des salaires de misere. Une lueur d'espoir cependant pour les boliviens depuis quelques années: le deuxieme mandat du premier président d'origine Aborigene de l'histoire du pays, Evo Morales.
Le passage de la frontiere a Villazon ne revele pas beaucoup de changements, y compris au niveau des prix qui sont alignés sur ceux de l'Argentine. Heureusement l'hébergement lui est bon marché et pour moins de deux euros il est possible de dormir. On est un peu fatigués aussi du camping (on est quand meme en hiver...) et il ne reste plus tellement de temps pour arriver á Cusco au pérou (ce sera notre point le plus au nord), aussi on laisse tomber le stop et les nuits en tente pour une vie un peu plus bourgeoise. On loupe le train du jeudi et on est obligés d'attendre 2 jours le suivant. Il n'y a pas grand chose a faire a Villazon et c'est avec joie qu'on monte dans l"expresso del sur" qui nous emmene a Tupiza.
Tupiza ou le début des difficultés:
Les choses commencent plutot bien a Tupiza. On trouve un hotel avec chambre et salle de bain + télé pour 4Eur et la bouffe est incroyablement bon marché si vous allez la ou les boliviens mangent. La ville est assez agréable et le deuxieme jours on part découvrir les alentours dont un fantastique canyon creusé dans la roche. On est un peu décus de voir que la Pachamama passe un peu au second plan derriere... les préparatifs de la fete nationale! Au programme: marche militaire, drapeaux accrochés a toutes les maisons et boliviens tout bourrés dans les rues... Dommage. On fait la connaissance de Richard, un francais qui voyage depuis trois ans (y en a qui ont vraiment de la chance...) un peu partout autour du monde. A partir de ce moments s'enchainent diverses malchances qui ne cesseront qu'a Uyuni. Premierement, plusieurs voies de communication sont bloquées, le département de Potosí etant en greve, il est impossible de prendre le train. Deuxiement, je n'arrive pas a retirer d'argent au distributeur. trois jours a appeler les parents et la banque pour trouver une solution. Pendant ce temps on réduit la voilure: Jaime, un des employés de l'hotel se propose de nous heberger et ses petites cousines sont ravis de discuter avec des etrangers. c'est la grand-mere qui nous réveille le matin avec le petit dejeuner et plein de phrases en quechua, la langue des incas. On comprend seulement qu'il faut qu'on mange...Qui a dit qu'on ne pouvait rien faire sans argent? On passe les journées sur la place a boire des matés et jouer avec les musiciens que l'on rencontre... Treve de plaisanteries, l'argent commence a se faire rare et on se dit qu'il va falloir qu'on bosse tout les deux pour manger! Le quatrieme jour, toujours impossible de retirer... On joint les derniers bolivianos qui nous restent pour acheter un billet de bus jusqu'a Uyuni ou j'espere pouvoir retirer. Apres 7 heures pour faire 200km (et oui c'est pas les memes moyennes horaires qu'en argentine), nous voila a Uyuni et soulagement, je peux enfin retirer! On décide de feter ca au resto. Bien mal nous en prend, on se chope une intoxication alimentaire: Les deux collés au lit un jour et une nuit sans pouvoir rien faire: décidement c'est vraiment la poisse! Un bon conseil si vous voyagez, allez toujours manger la ou les locaux vont, une des seules intoxications de ma vie je la doit au fait d'avoir choisi un restaurant pour touriste! Bref apres s'etre remis gentillement, on se met en quete d'une agence pour faire le salar d'uyuni et les lagunes du sud lipez, Uyuni etant tres touristique et tres (trop?) cher, le but est de ne pas trainer dans le coin. Mais ceci est pour le prochain épisode!
Hasta luego